Il existe de nombreux moyens de
modifier ou de changer la condition humaine tant celle des jeunes que celle des personnes
d’âge mûr ou des Seniors, dans toutes les parties du monde entier. Cela passe nécessairement par la formation et
l’apprentissage TOUT AU LONG DE LA VIE.
C’est le cheminement que nous ont légué
nos ancêtres homo sapiens et leurs contemporains, et qui persiste plus que
jamais chez l’homme du XXIe siècle pour assurer sa survie et progresser sur le
plan personnel, culturel, scientifique et technique, d’une génération à une autre.
Les apprentissages avant-gardistes dans l’enfance moderne
Mais ce
processus débute véritablement chez l’enfant, comme le fait valoir justement
Jacques Lévine[1] :
"Le
développement intellectuel d'un enfant nécessite l'acquisition, à parts égales
de trois objets du savoir, constitutifs de la culture, dont l'école doit tenir
compte : l'acquisition des savoirs officiels, le savoir identitaire
permettant la construction du Moi, et un troisième "vouloir savoir"
sur la Condition Humaine et les problèmes de relations entre humains auxquels
chacun doit constamment faire face"
« C'est
ce temps de co-réflexion, dans un espace "hors menace", que nous
proposons aux enfants dans le cadre des Ateliers de Philosophie AGSAS- Lévine.
Ce rapport aussi direct que possible au savoir de type universel, est un des
facteurs les plus modificateurs, et grâce à un nouveau statut social
d'"interlocuteurs valables" capables d'une pensée élargie sur la
condition humaine, permet aux élèves les plus en difficulté scolairement, de
former une nouvelle image de soi et, pour certains, un "sentiment de
plus-value" ignoré jusqu'ici. »
PHILOSOPHER
EN CLASSE POUR LUTTER CONTRE LE DÉFICIT D'APPORTANCE ET LE SENTIMENT DE
"MOINS-VALUE" GÉNÉRALISÉS
Dans
le livre « L'Enfant philosophe, avenir de l'humanité », les auteurs font
une analyse assez éclairante du contexte actuel :
"Nous
pouvons décrire notre époque comme celle de l'homme insatisfait de sa vie,
ayant un passé insuffisamment étayant et un avenir insuffisamment motivant,
dans une société en perte de parenté symbolique, d'"accompagnants
régulateurs" fiables, rôles tenus jusqu'à présent par les responsables
politiques et moraux.
Ce
qui provoque chez certains un "déficit d'apportance", accompagné d'un
sentiment de "moins-value", et l'idée d'une place aléatoire, non
gratifiante, qui peut constamment être remise en question. Au contraire, la
recherche de leur raison d'être en entraîne d'autres à avoir recours à des
conduites de domination verbales et physiques pour se donner l'illusion du
pouvoir. L'une des questions les plus importantes est : la pensée a-t-elle
définitivement perdu la bataille qu'elle doit livrer contre le corps primaire ?
Ce
qui rend optimiste, c'est le spectacle d'une grande majorité d'enfants capables
de lucidité, d'intelligence et de débrouillardise encourageantes. C'est ce que
nous constatons dans les Ateliers de Philosophie. Grâce au travail de
modification du regard sur la vie qui s'y effectue, l'enfant peut passer d'une
notion de lui-même où il ne trouve pas la complétude identitaire dont il a
besoin, à un statut qui l'invite à retrouver le sens du corps civilisé.
Parce
que la philosophie représente un recours, un espoir de sagesse dans une période
de déraison, elle permet une prise de distance. Elle donne du Moi une image qui
ne se réduit pas au Moi-Moi. Elle l'inscrit dans la vie collective et dans ce
qui transcende la collectivité. En même temps, elle replace le monde des idées
au premier plan. Le fait d'entrer dans le monde de la spéculation sur les
grands problèmes de la vie est modificateur de l'identité, de l'image de soi et
de la relation au monde. »
Selon
nous, cette façon de voir s’applique tout au long de la vie.
Processus de formation et apprentissage tout au long de la vie
« L’apprentissage tout au long de la vie (lifelong learning) est appelé à jouer un rôle central dans les nouvelles politiques de formation : il participe au « nouvel ordre éducatif » que connaissent les sociétés de l’information et de la connaissance, dans lesquelles il est de plus en plus essentiel d’« apprendre à apprendre »[2]. L’approche théorique de la notion d’apprentissage tout au long de la vie conduit à remettre en cause les conceptions institutionnelles de l’apprentissage, en réintégrant celui-ci dans le cadre du « parcours de vie » et des contextes socio-économiques et en prenant en compte la variété des types (formels, informels, non-formels) et des environnements d’apprentissage, la contextualité et la réflexivité des apprenants. L’apprentissage tout au long de la vie introduit un véritable changement de paradigme : sur un plan analytique, il requiert des sciences de l’éducation qu’elles développent une théorie biographique de l’apprentissage et de la formation ; sur un plan institutionnel et pratique, il met au défi les institutions de formation de répondre à un nouvel ordre du savoir et de l’apprendre, dans lequel elles auraient à développer leurs propres capacités de réflexivité et d’apprentissage. »[3]
RD
[2] Peter Alheit et Bettina
Dausien, «Educational processes and lifelong learning », http://osp.revues.org/index563.html
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