dimanche 22 septembre 2013

Croire en Dieu au XXIe siècle : La conviction des scientifiques


Le Professeur Chems Eddine Chitour dans le manuel scolaire français



Auteur de l'article[1] : Chems Eddine Chitour



Ingénieur de l’École Polytechnique d’Alger de l’IFP, docteur Ingénieur et docteur ès Sciences. Celui-ci enseigne la thermodynamique et l’économie du pétrole à l’École Polytechnique d’Alger. Chems Eddine Chitour apporte un éclairage particulier sur le sujet en citant divers auteurs très novateurs dans leur questionnement.



« La probabilité que notre univers soit issu du hasard est comparable à celle d'un archer réussissant à planter sa flèche au milieu d'une cible carrée de 1 cm de côté et située à l'autre bout de l'univers », selon Trinh Xuan Thuan (Astrophysicien).

Le titre assez provocateur est là pour attirer l'attention sur le débat sur l'existence de Dieu dans ce XXIe siècle où la science réalise des prouesses et où l'homme est de plus en plus barbare. « Si Dieu n'existe pas, alors tout est permis », écrivait Dostoyevski dans les « Frères Karamazov ». Pourtant, des scientifiques et non des moindres - ne confondant pas leur travail scientifique avec leur conviction personnelle - sont dans le doute. Beaucoup d'entre eux ont fait le saut. Ils revendiquent leur croyance en un « principe créateur » qui règle d'une façon parfaite le mouvement de l'Univers.

Il est vrai que plus on plonge dans l'infiniment petit, plus on trouve que les limites nous échappent, Plus on plonge dans l'infiniment grand, on s'aperçoit que la Terre est une poussière dans le tohu-bohu, une sorte de chaos initial universel que Dieu a mis en ordre. De l'infiniment petit à l'infiniment grand, l'homme se donne un sentiment de puissance bâti sur du vent et chaque événement survenu le remet à sa place.

Le mythe de Prométhée a toujours accompagné l'homme, ce « tard » venu dans la création, dans sa folie des grandeurs, insultant de ce fait l'ordre harmonieux du monde qui fait que chaque astre tourne sur une orbite et il suffirait d'une petite erreur dans « les calculs », dans la précision des vingt constantes universelles pour que le système de l'Univers tel que nous le voyons n'ait jamais paru. Et pourtant, il est là disent les physiciens, depuis le Big Bang, il y a 15 milliards d'années.

Ce que dit la Physique

On sait justement que le big bang nous a fait découvrir une histoire imprévue et fantastique. Il a eu une naissance, grandiose, il grandit maintenant, et peut-être connaîtra-t-il un jour la vieillesse, et la mort. L'histoire connue commence alors que l'univers avait déjà atteint l'âge de 10-43 secondes. - le temps de Planck. Avant, on ne sait rien. Cette période inconnue est d'une brièveté inouïe : À cet « âge » de 10-43 secondes, l'Univers était vraiment tout petit : il était alors des millions de milliards de fois plus petits qu'un atome ! Il était chaud, une fièvre gigantesque, cosmique ! Des milliards de milliards de degrés ! Puis, pour une raison inconnue, que les scientifiques ne s'expliquent pas, le vide si vivant s'est mis à enfler. C'est comme si quelqu'un a donné le signal du début. En moins de temps, nous dit Françoise Harrois-Monin, qu'un battement de cil (entre 10-43 et 10-32 seconde), son volume a été multiplié par 1050 ! Et sans que l'on sache pourquoi, sont apparues les premières particules de matière. Après cette barrière fatidique des trois cent mille ans, des nuages de gaz se sont formés. Ils donnèrent naissance aux milliards de galaxies pendant près de 15 milliards d'années. Une minuscule poussière - Notre Terre - en faisait partie. (1)

Le « visage de Dieu » ? C'est l'expression qu'utilisa l'astrophysicien George Smoot (prix Nobel 2006) lorsque le 23 avril 1992, il réussit, grâce au satellite Cobe, à prendre des photos de la naissance de l'Univers tel qu'il émergeait des ténèbres cosmiques tout juste 380.000 ans après le big bang. Depuis, cette expression a fait le tour du monde. Les frères Bogdanov, auteurs d'un ouvrage : « Le visage de Dieu », résument leur ouvrage : Oui, Dieu existe. L'image d'un ordre extrêmement précis est associée à la première lumière qui précède le big-bang. Robert W. Wilson tout à fait par hasard, en 1965, a découvert le rayonnement fossile, qui est l'écho de l'immense explosion originelle.(2)

Cette réflexion élégante du mystère de l'harmonie de l'Univers nous est donnée par une série d'entretiens du philosophe Jean Guitton avec les deux astrophysiciens biens connus Igor et Grichka Bogdanov. Écoutons-les : « Rappelons-nous que la réalité tout entière repose sur un petit nombre de constantes cosmologiques : moins de quinze. Il s'agit de la constante de gravitation, de la vitesse de la lumière, du zéro absolu, de la constante de Planck, etc. Nous connaissons la valeur de chacune de ces constantes avec une remarquable précision. Or, si une seule de ces constantes avait été un tant soit peu modifiée, alors l'univers - du moins tel que nous le connaissons -, n'aurait pas pu apparaître. Un exemple frappant est donné par la densité initiale de l'Univers : si cette densité s'était écartée un tant soit peu de la valeur critique qui était la sienne dès 10-35 seconde après le big bang, l'Univers n'aurait pas pu se constituer. Aujourd'hui, le rapport entre la densité critique de l'Univers et la densité critique originelle est de l'ordre de 0,1 ; or il a été incroyablement près de 1 au départ, jusqu'à laquelle nous remontons. L'écart avec le seuil critique a été extraordinairement faible (de l'ordre de 10-40) un instant après le big bang de sorte que l'univers a donc été « équilibré » juste après sa naissance. Ceci a permis le déclenchement de toutes les phases qui ont suivi. »(3)

Ceci rejoint la probabilité de l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan cité plus haut. De plus, « l'origine de la vie, déclare Francis Crick, prix Nobel de Biologie, paraît actuellement tenir du miracle, tant il y a de conditions à réunir pour la mettre en oeuvre ». Nous sommes donc en présence du mystère de la création de l'Univers, de la vie sous toutes ses formes et de l'avènement de l'homme, ce tard venu dans l'échelle du temps. De même, George Ellis, astrophysicien anglais avoue que l'ajustement si précis des lois de l'Univers est un miracle : « Un ajustement stupéfiant se produit dans les lois de l'univers, rendant la vie possible. En réalisant cela, il est difficile de ne pas utiliser le terme ´´miracle´´ sans prendre position sur le statut ontologique de ce monde » (G.Ellis, le principe anthropique) Enfin, Paul Davies, célèbre astrophysicien britannique, s'émerveille lui aussi de l'ajustement de cette horloge : « Il y a pour moi des preuves très fortes que quelque chose se passe derrière tout ça...on a l'impression que quelqu'un a ajusté ces nombres des lois de la nature afin de créer l'univers...la sensation d'un dessein intelligent est débordante » (P.Davies, l'empreinte cosmique, p.203.)

Ce que disent les scientifiques de l'existence de Dieu

On dit que beaucoup de scientifiques ont un rapport à Dieu de plus en plus net car basé sur une foi qui n'est pas celle du « charbonnier ». Pour l'écrivain Jim Holt dans son livre ´´La Science a ressuscité Dieu´´, il écrit : « Je me rappelle avoir vu il y a quelques mois un sondage dans le magazine scientifique « Nature » qui indiquait que presque la moitié des physiciens, biologistes et mathématiciens américains croyaient en Dieu, et pas seulement en une abstraction métaphysique mais en une entité qui se soucie des affaires humaines et qui entend nos prières, c'est-à-dire le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob » http://www.thesigns.fr/ces-scientif... 25 Août, 2011.

Ainsi, même si « on a longtemps pensé que la science allait chasser la fonction religieuse, c'était une erreur », comme le souligne l'astrophysicien Hubert Reeves. On rapporte l'angoisse d'Einstein qui n'hésitait pas à écrire que « la science s'arrête aux pieds de l'échelle de Jacob ». Si Einstein est respecté et écouté, il n'en est pas moins, à la fin de sa vie, en butte aux jeunes physiciens qui proposent une théorie basée sur les incertitudes (Heisenberg, Bohr). Einstein n'adhère pas à cette vision probabiliste de la réalité. Pour lui, Dieu ne joue pas aux dés. Il refuse que le résultat d'une expérience ne puisse être unique et prédit avec certitude.

Dans ce qui suit nous allons rapporter, et sans être exhaustif les réflexions de scientifiques connus. Le savant anglais Sir William Herschel (1738-1822), fondateur de l'astronomie stellaire écrit : « Plus le domaine de la science s'étend, plus nombreux deviennent les arguments puissants et irréfutables prouvant l'existence d'un Créateur éternel à la puissance illimitée et infinie. Les géologues, les mathématiciens, les astronomes et les naturalistes ont tous collaboré à bâtir l'édifice de la science qui est, en vérité, le socle de la Grandeur suprême de Dieu l'unique ».

Le plus grand nom de la bactériologie, Louis Pasteur affirme : « Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup y ramène. » William Thomson (1824,1907) fondateur de la thermodynamique, disait : « La science affirme positivement l'existence d'un pouvoir créateur qu'elle nous pousse à accepter comme un article de foi. » il dit aussi : « Ne soyez pas effrayés d'être des penseurs libres. Si vous pensez suffisamment fort, vous serez contraints par la science à croire en Dieu. » Thomas Edison (1847,1931) celui qui inventa l'ampoule électrique affirme : « J'admire tous les ingénieurs, mais surtout le plus grand d'entre eux : Dieu ! ».

Anthony Flew est un des plus grands philosophes athées de ce siècle, il a choisi l'athéisme à l'âge de 15 ans, et après l'avoir défendu pendant plus de 54 ans, à 81 ans il annonce avec regret : « Comme les gens ont été certainement influencés par moi, je veux essayer de corriger les énormes dommages que j'ai dû occasionner. » Il affirme, expliquant les raisons de son retour : « Les recherches des biologistes sur l'ADN ont montré, par la complexité presque inconcevable des arrangements nécessaires pour produire [la vie], qu'une intelligence devait nécessairement être impliquée. » Max Planck, physicien allemand fondateur de la physique quantique moderne disait : « Toute personne s'intéressant sérieusement à la science, quel que soit le domaine, lira les inscriptions suivantes sur la porte du temple de la connaissance : « Crois. » La foi est une caractéristique dont ne peut se passer un scientifique. » (Max Planck, « Where Is Science Going ? », Allen & Unwin, 1933, p. 214 (4)

Ancien directeur à la Nasa, l'homme qui a fait alunir Armstrong, Werner Von Braun a déclaré : « On ne peut être confronté à la loi et à l'ordre de l'Univers sans conclure qu'il doit exister une conception et un but derrière tout ça... Plus nous comprenons les complexités de l'Univers et ses rouages, plus nous avons des raisons de nous étonner de la conception inhérente qui le sous-tend... Être forcé de ne croire qu'en une seule conclusion - que tout dans l'Univers soit apparu par le fait du hasard - violerait l'objectivité de la science elle-même... Quel processus aléatoire pourrait produire le cerveau d'un homme ou le système de l'oeil humain ?... » (Dennis R. Petersen, « Unlocking the Mysteries of Creation, Creation »).

Dembski, un des savants mathématiciens renommés de notre époque, souligne que la science est une tentative pour comprendre le monde : « Le monde est la création de Dieu, et les savants dans leur compréhension du monde reconstituent simplement les pensées de Dieu. Les savants ne sont pas des créateurs mais des découvreurs... La chose importante concernant l'acte de création est qu'elle révèle le Créateur. L'acte de création porte toujours la signature du Créateur. » (William Dembski, « The Act of Creation »).

Enfin, le physicien Mehdi Golshani, de l'Université de Technologie Sharif à Téhéran, dans une interview à Newsweek, a souligné sa croyance en Dieu et que la recherche scientifique complète la religion : « Les phénomènes naturels sont les signes de Dieu dans l'Univers et les étudier est pratiquement une obligation religieuse. Le Coran demande aux humains de « parcourir la terre, et de voir comment Il a initié la création ». Les recherches sont un acte d'adoration, puisqu'elles révèlent les merveilles de la création de Dieu. « Science finds god news week 20 July 1998 ».
Dieu pour les philosophes

Les philosophes sont en première ligne de par leur vocation à s'interroger sur l'existence ou non de Dieu. Peut-on décider qu'un événement est bon ou mal. Si « Mais alors, que deviendra l'homme, sans Dieu et sans immortalité ? Tout est permis, par conséquent, tout est licite ? » Personne n'a rien à nous dire sur notre manière de vivre. En effet, s'il n'y a pas de Dieu, alors il n'y pas de règles objectives qui dictent ce qui est bon ou mauvais. Par conséquent, dans un monde sans Dieu, qui est en droit de dire ce qui est bien ou mal ? Est-ce par exemple par hasard que l'Univers s'est formé ?

Pour le philosophe Jean Guitton : « (...) Ni les galaxies et leurs milliards d'étoiles, ni les planètes et les formes de vie qu'elles contiennent ne sont un accident ou une simple « fluctuation du hasard. » Nous ne sommes pas apparus « comme ça », un beau jour plutôt qu'un autre, parce qu'une paire de dés cosmiques a roulé du bon côté. Pour les frères Bogdanov : les lois de probabilité indiquent que ces ordinateurs devraient calculer pendant des milliards de milliards d'années, c'est-à-dire pendant une durée quasiment infinie, avant qu'une combinaison de nombres comparable à ceux qui ont permis l'éclosion de l'Univers et de la vie puisse apparaître. Autrement dit, la probabilité que l'univers ait été engendré par le hasard est pratiquement nulle.(...) » (3)

Jean-Paul Sartre (1905-1980) est un philosophe et écrivain français qui reçut le prix Nobel de littérature en 1964. Il est considéré comme étant le fondateur de l'existentialisme athée, un courant de pensée et une forme d'athéisme qui aborde et la question de l'existence de l'Homme sans référence à un être divin et qui prétend que Dieu et la nature humaine sont des concepts inexistants. Vers la fin de sa vie, Jean-Paul Sartre s'est mis à reconnaître l'existence d'un créateur.

Voici ci-dessous ce que rapporte le magazine américain « National Review » (Examen National) le 11 juin 1982. L'article a été écrit par Thomas Molnar, professeur de littérature française à l'université de Brooklyn : Au printemps 1980 un mois avant sa mort, le Nouvel Observateur publie une série d'interviews que Sartre a eues avec l'un de ses amis, Pierre Victor (Benny Levy) « Je ne pense pas être le résultat d'un pur hasard de simple poussière de l'Univers mais plutôt quelqu'un qui était attendu, préparé, en bref, un être que seulement un créateur aurait pu créer et cette idée d'une main créatrice se réfère à Dieu. » Après sa mort, sa compagne Simone de Beauvoir publie la « cérémonie des adieux » dans laquelle elle attaque Sartre « Tous mes amis, tous les sartriens me supportent dans ma consternation ».

Enfin, il faut mentionner à en croire les éditeurs du magazine « Wired », qui rapportent en 1996 qu'en réalité, Jean-Paul Sartre se serait converti au judaïsme probablement influencé par son ami et confident Benny Levy, juif orthodoxe.

Il y aurait de fait un consensus des scientifiques sur l'existence d'un horloger transcendant réglant l'univers et de ce fait observant les actes des humains qui ont le vertige de la puissance, eux qui ne sont qu'une poussière dans l'espace et un battement de cils dans le temps de la civilisation humaine dont l'homme est à tort si imbu. Il reste que le Dieu des scientifiques amène à une foi plus forte et plus assumée d’autant qu’elle ne sert pas de faire valoir ni en science encore moins en politique. L’Abbé Lemaitre, l’un des pères du Big bang,  la théorie de l’Expansion de l’Univers, avait l’habitude de dire : « quand je rentre au Laboratoire je laisse ma soutane au vestiaire ». Tout est dit.

Professeur Chems Eddine Chitou, École Nationale Polytechnique enp-edu.dz

RESTE À DÉFINIR QUI EST OU POURRAIT ÊTRE CE DIEU CRÉATEUR DE L’UNIVERS ? 

SELON L'AUTEUR DE CE BLOG:

« AUCUNE DES RELIGIONS OU SECTES ACTUELLES ET PASSÉES N'EST À L'IMAGE DE CE DIEU CRÉATEUR ET MAÎTRE DE L'UNIVERS. LA FOI DANS LES RELIGIONS MONOTHÉISTES NE RÉSOUD PAS L'ÉNIGME DE DIEU. LE MYSTÈRE DE LA CRÉATION DE L'UNIVERS ET DE SON CRÉATEUR RESTE ENTIER ET NON RÉSOLU.  POUR L'INSTANT, C'EST AU-DELÀ DE LA COMPRÉHENSION DE NOS SENS ET DE NOTRE INTELLIGENCE. »

1. Chems Eddine Chitour : « Science, foi et désenchantement du monde »,  Rééd. OPU 2007.
2. Anne-Catherine Renaud : Les frères Bogdanov : « Le visage de Dieu », Le Matin 05.06.2010.
3. Jean Guitton, Igor et Grichka Bogdanov : « Dieu et la science, Entretiens », Éd Grasset 1991.


RD

jeudi 12 septembre 2013

L’homme non (uniquement) neuronal




L’homme non (uniquement) neuronal

La neurologie et les sciences cognitives semblent être l’ultime bastion du réductionnisme et du matérialisme. Jean-Pierre Changeux, ancien élève de Jacques Monod, n’hésitait pas à affirmer en inaugurant son cours au Collège de France et en pointant du doigt un spectateur situé au premier rang : « Je ne sais pas ce que pense monsieur, mais un jour je le saurai, et je saurai même ce qu’il va penser dans 2 minutes. » Il voulait exprimer par là l’idée que la connaissance exhaustive des processus neuronaux se déroulant dans le cerveau d’un individu permettrait de connaître ses pensées les plus intimes et même de prévoir l’évolution de celles-ci. Il basait sa certitude sur l’identité qui doit exister entre les processus neuronaux qui ont lieu dans le cerveau et le vécu subjectif de la personne humaine.

C’est justement cette identité-là que vont remettre en cause les expériences les plus en pointe dans ce domaine. Celles de Ben Libet par exemple, qui, à l’Université de San Francisco, a mis au point un protocole expérimental permettant de reproduire de façon rigoureuse un phénomène souvent rapporté par des sujets de façon empirique, celui de la distorsion du temps lors d’accidents de voiture ou de chutes en montagne. De nombreux témoins ont affirmé que l’événement leur aurait paru durer bien plus longtemps que sa durée réelle. Libet a pu formaliser cela en montrant ainsi que le temps vécu par le sujet n’est pas équivalent au temps neuronal. C’est un peu comme si la conscience pouvait « s’extraire » du temps dans certaines situations.

Par ailleurs Jean-François Lambert à l’hôpital Trousseau à Paris a obtenu, sur des moines tibétains en méditation des résultats, confirmés par le Pr. Henri Joyeux à Montpellier sur des mystiques chrétiens. Lors de certains états modifiés de conscience les tracés électroencéphalographique des sujets montrent qu’ils ne répondent pas aux potentiels évoqués, comme si les sujets étaient en train de sombrer dans le coma, alors que selon leurs témoignages, ils étaient pleinement conscients à ce moment là. Nous voyons là une preuve particulièrement nette d’une déconnexion entre le neuronal et le mental qui suffit pour invalider les prétentions réductionnistes dans ce domaine, puisque la connaissance de l’état neuronal de ces sujets ne peut permettre d’en déduire leur état mental à l’instant où l’expérience est effectuée.

D’autres expériences initiées par Kornhuber et développées par Libet ont permis de mettre en lumière un « potentiel de préparation ». Près d’une seconde avant un acte, notre cerveau se prépare déjà à l’effectuer. Pourtant nous prenons conscience de notre décision d’effectuer un tel acte 0,2 sec. avant qu’il se produise. Cela veut-il dire que notre liberté est une illusion, que nous nous croyons libre alors que « notre cerveau décide pour nous ? » Non car Libet a montré qu’à 0,2 sec. avant l’acte le sujet pouvait, par sa volonté, arrêter le processus initié par son inconscient.

Cela nous amène à la métaphore de l’arbitre. Notre esprit serait comme l’arbitre dans un match de football. On peut filmer un match de football en montrant uniquement le ballon et les joueurs qui tapent dedans. Un réductionniste pourrait ainsi nier qu’il existe une entité appelée « l’arbitre » et qui joue un rôle essentiel dans le résultat du match, puisque l’on ne la voit jamais et qu’elle ne tape jamais dans le ballon. Néanmoins un observateur attentif du match pourra déduire indirectement l’existence de l’arbitre de certains faits : ainsi pourquoi tous les joueurs s’arrêtent-ils de jouer au même moment ? De même que l’arbitre peut arrêter un match, notre libre-arbitre s’exercerait sur le mode du veto : nous sommes responsables de nos actes car 0,2 sec. avant ceux-ci nous pouvons arrêter des processus initiés hors de notre conscience.

Tout cela nous montre que si l’homme ne peut se passer des neurones pour être conscient, notre conscience est un phénomène plus vaste qui ne peut s’interpréter uniquement au plan neuronal. Il s’agit là aussi d’une révolution en cours dont les effets ne se feront pleinement sentir qu’au cœur du XXIème siècle.

Les implications philosophiques du nouveau paradigme

Nous n’avons pu ici que passer en revue un certain nombre de faits. Néanmoins cela est suffisant pour montrer qu’une immense révolution est en train de se produire.

Si l’on prend un peu de hauteur et que l’on essaie d’avoir une vue globale sur l’évolution de nos connaissances depuis un siècle comment ne pas être saisi de vertige devant l’immensité des remises en cause que nous apportent les six domaines que nous venons de décrire.

La vision classique avait une forte cohérence interne. Au « démon de Laplace » esprit omniscient (et purement théorique) qui pouvait connaître tout le futur et tout le passé (en vertu du déterminisme laplacien) répondait la « solution finale » de Hilbert permettant de résoudre toutes les questions de logique et l’« homme neuronal » de Changeux qui mettait à nu ce qui constitue le propre de l’homme. 

Rajoutez à cela une évolution dont le premier moteur est la lutte pour la vie et la survie du plus apte, un univers éternel, un temps et un espace cadres absolus du drame de notre existence et vous avez toute la vision classique.

C'est cette vision qui a inspiré de nombreux systèmes politiques et idéologiques du XXème siècle. On peut retrouver la trace de certains de ces principes dans les totalitarismes nazis et communistes, dans le darwinisme social et d’autres dans l’ultralibéralisme, dans le travail à la chaîne et les conceptions classiques du management de l’entreprise, mais aussi de l’éducation ou des méthodes de gouvernement.

La grande nouvelle de ce début de troisième millénaire c’est que cette vision classique est bien en train de s’effondrer dans tous les grands domaines où elle fut dominante. C’est cela qui fait la force du nouveau paradigme . Cela serait très différent s’il ne concernait qu’un ou deux domaines.

Étant donné l’impact sociétal et politique qu’ont pu avoir les idées dont le nouveau paradigme est en train de saper les fondements, il s’agit d’une révolution qui n’a pas seulement un intérêt philosophique mais qui touche tous les domaines de la société.

Il est important d’avoir cela en tête même si ce domaine est hors de notre propos ici et si nous nous focalisons sur les implications philosophiques.

Celles-ci n’ont pas été perçues que par des croyants. Il est frappant de constater que, pour la mécanique quantique, ce sont des physiciens parfaitement agnostiques Sven Ortoli et Jean Pierre Pharabod qui ont pu dire de la manière la plus claire : « Un autre bouleversement devrait être considéré comme positif, c’est l’abolition du carcan matérialiste et l’émergence de nouvelles possibilités philosophiques : en effet, la science des XVIIIème et XIXème siècle avait abouti au triomphe du matérialisme mécaniste, qui expliquait tout par l’agencement de morceaux de matière minuscules et indivisibles, agencement réglé par diverses forces d’interaction qu’ils exerçaient entre eux.

Cette vision assez primitive, à laquelle se tiennent encore la plupart des biologistes, avait pour conséquence l’inutilité des religions et de celles des philosophies qui font appel à l’existence d’entités non matérielles. Le fait que ces morceaux de matière se soient révélés n’être en réalité que des abstractions mathématiques, non locales, c’est-à-dire pouvant s’étendre sur tout l’espace et de plus n’obéissant pas au déterminisme, a porté un coup fatal à ce matérialisme classique. Certes, le matérialisme est encore possible, mais un matérialisme « quantique » qu’il faudrait appeler « matérialisme fantastique » ou « matérialisme de science-fiction » (11. p. 125).

Ainsi le premier point c’est que cette évolution fragilise le matérialisme car elle détruit une vision du monde qui était compatible avec le matérialisme et avec lui seul.

Bernard d’Espagnat franchit un pas de plus en disant « Un des enseignements des sciences modernes, dites par tradition, « de la matière » est celui-ci : la chose, s’il en est une qui se conserve, n’est pas le concret mais l’abstrait, non pas ce qui est proche des sens mais au contraire le nombre pur, dans toute son abstraction mathématique, telle que nous le révèle la physique théorique. En d’autres termes, par rapport à nos sens et à nos concepts familiers (qui résument les possibilités de nos sens), le réel, indéniablement, est lointain et cette découverte, fort importante, une des manières les plus pertinentes de l’évoquer est, selon moi, de reconnaître que le mot « matière » est mauvais et de réintroduire le mot d’être » (12. p. 55).

Ce concept du réel « lointain » ou « voilé » fait référence au fait que l’existence d’au moins un (et peut-être de plusieurs) autre niveau de réalité est nécessaire pour expliquer la réalité où nous vivons. 

Comme l’a dit Basarab Nicolescu « La science repliée sur elle-même, coupée de la philosophie, de par sa position dominante dans notre société, ne peut mener qu’à l’auto-destruction (…) Nous étions en danger de mort, sous l’influence de maîtres à penser prônant un seul niveau de Réalité, horizontal, où tout tourne en rond et engendre fatalement le chaos, l’anarchie, l’auto-destruction. » (13).

L’astrophysique en posant ouvertement la question (même si elle ne fournit pas la réponse !) de l’existence d’un créateur va encore plus loin comme le montre les propos de Freeman Dyson « Je ne me sens pas étranger à l’univers, plus je l’examine et étudie en détail son architecture, plus je découvre de preuves qu’il attendait sans doute notre venue » (14. p. 293), ou ceux de Trinh Xuan Thuan commentant le dilemme dans lequel nous laisse le principe anthropique (univers unique avec un créateur ou infinité d’univers parallèles où règne le hasard) : « Je rejette l’hypothèse du hasard parce qu’en dehors du non-sens et de la désespérance qu’elle entraîne, je ne puis concevoir que l’harmonie, la symétrie, l’unité, la beauté que nous percevons dans le monde, des contours délicats d’une fleur à l’architecture majestueuse des galaxies, mais aussi de manière beaucoup plus subtile et élégante, dans les lois de la nature, soient le fait du hasard.

Si nous acceptons l’hypothèse d’un seul univers, le nôtre, nous devons postuler l’existence d’une cause première qui a réglé d’emblée les lois physiques et les conditions initiales pour que l’univers prenne conscience de lui-même. La science ne pourra jamais distinguer entre ces deux possibilités : l’univers unique avec un créateur ou une infinité d’univers sans créateur. Jamais elle ne pourra aller au bout du chemin. Le résultat magique de Gödel nous a montré les limites de la raison. Il nous faut donc faire appel à d’autres mode de connaissance comme l’intuition mystique ou religieuse, informée et éclairée par les découvertes de la science moderne. Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : l’univers ne nous est plus distant, étranger, mais intime et familier. » (15. p. 446).

En biologie aussi on assiste à un recul des positions de la philosophie de l’absurde. Le prix Nobel Christian de Duve écrit : " Selon la théorie que je défends, il est dans la nature même de la vie d’engendrer l’intelligence, partout où (et dès que) les conditions requises sont réunies. La pensée consciente appartient au tableau cosmologique, non pas comme un quelconque épiphénomène propre à notre biosphère, mais comme une manifestation fondamentale de la matière.

La pensée est engendrée et nourrie par le reste du cosmos " (16. p. 493). Il affirme également " J’ai opté en faveur d’un univers signifiant et non vide de sens. Non pas parce que je désire qu’il en soit ainsi mais parce que c’est ainsi que j’interprète les données scientifiques dont nous disposons " (16. p. 494) prenant ainsi le contre-pied des positions de Jacques Monod. Michael Denton va plus loin encore, nous montrant comment loin de s’opposer à des conceptions théologiques la biologie actuelle peut les renforcer (sans les prouver bien sûr) : " Toutes les évidences disponibles dans les sciences biologiques supportent la proposition centrale de la théologie naturelle traditionnelle : le cosmos est un tout agencé de telle façon que la vie et l’être humain en constituent les buts fondamentaux.

Un tout dans lequel chaque facette de la réalité, depuis la taille des galaxies à la capacité thermale de l’eau, ont leur sens et leur explication dans ce fait central " (17. p. 528). Il en conclut : « En raison de la doctrine de l’Incarnation qui impliquait que Dieu avait pris la forme humaine, aucune religion ne dépendait plus que le christianisme de la notion d’une position absolument centrale et singulière de l’homme dans le cosmos. La vision anthropocentrique de la chrétienté médiévale est peut-être l’idée la plus extraordinaire que l’homme ait jamais formulée. C’est une théorie fondamentale, et d’une prétention radicale.

Aucune théorie humaine ne l’égale en audace, puisqu’elle stipule que toute chose se rapporte à l’existence de l’homme (…) Quatre siècles après que la révolution scientifique eut paru détruire cette conception, bannir Aristote et rendre caduque toute spéculation téléologique, le flot incessant des découvertes s’est spectaculairement retrouvé en faveur de la téléologie. La science, qui depuis quatre cents ans semblait le grand allié de l’athéisme, est enfin devenue, en cette fin de deuxième millénaire, ce que Newton et beaucoup de ses premiers partisans avaient ardemment souhaité : le défenseur de la foi anthropocentrique " (17. p. 522).

Il est d’ailleurs significatif de voir, 30 ans après la sortie de son ouvrage « Le hasard et la nécessité » combien de critiques convergent vers Jacques Monod qui fut le porte étendard emblématique de la vision classique. À celles issues de l’astrophysique et de la biologie, s’ajoute celle de Prigogine : 

« Notre science n’est plus ce savoir classique, nous pouvons déchiffrer le récit d’une nouvelle alliance. Loin de l’exclure du monde qu’elle décrit la science retrouve comme un problème l’appartenance de l’homme à ce monde. » (18. p. 36).

Les mathématiques, elles, avec Gödel, montrent la transcendance de la Vérité par rapport à la démonstrabilité, retrouvant là les intuitions de Platon et vont peut-être jusqu’à démontrer (cf . l’ouvrage de Penrose 19. p. 65-69). que l’esprit humain surpasse en théorie toute machine.

Les neurosciences, elles, affirment l’existence d’un « je » d’un sujet humain qui est irréductible aux opérations neuronales qui se déroulent dans notre cerveau.

De même qu’il était absolument fascinant de voir comment les intuitions des premiers penseurs matérialistes (le tonnerre ou les épidémies n’ont pas pour cause la colère divine…) ont été confirmées par des siècles de progrès scientifiques, il est tout aussi fascinant de voir comment les attentes des spiritualistes peuvent être comblées par les bouleversements survenus en science au cours du dernier siècle.

Car, quelle que soit sa religion, qu’attend un spiritualiste des progrès de la connaissance ? Certainement pas que la Science lui démontre l’existence de Dieu, ou d’un principe créateur ! Car si celui-ci existe, il est clair, en regardant le monde qui nous entoure, que celui-ci respecte notre liberté de ne pas croire en lui.

Par contre, il s’attend à ce que la science montre que le monde où nous sommes n’est pas ontologiquement suffisant, ne se suffit pas à lui-même. Que d’autres niveaux de réalité existent, que le temps et l’espace ne sont plus des absolus et que donc une « sortie », hors du temps et de l’espace est possible. Que la question du créateur se pose au cœur même de la science et n’est pas laissée aux seuls philosophes.

Il espérera aussi détecter des indices dans les sciences biologiques selon lesquelles l’apparition et l’évolution de la vie ne sont pas dû au pur hasard. Il prévoira que l’homme possède une dimension plus vaste que s’il était purement neuronal, il postulera que l’univers où nous sommes n’est pas soumis à un déterminisme aveugle, que le libre arbitre y a sa place. Peut-être même pensera-t-il trouver un signe montrant que la Vérité est un concept transcendant, que certaines notions ne sont pas des inventions humaines mais nous pré-existent.

Or nous venons de voir qu’il peut trouver tout cela dans l’évolution actuelle des connaissances ! Le concept peut-être le plus important pour le croyant, c’est cette incomplétude, qui n’a rien à voir avec celle qui justifiait l’existence d’un « Dieu bouche-trou » à l’époque pré-scientifique (on ne comprend pas ce phénomène donc il doit être dû à l’action de Dieu), ce que les anglo-saxons appellent « The God of the Gaps » Non, aujourd’hui c’est exactement l’inverse : on sait très bien pourquoi on ne saura jamais certaines choses : pourquoi on ne connaîtra jamais la vitesse et la position d’une particule au même moment, pourquoi on ne bâtira jamais un système logique complet et cohérent, pourquoi on ne pourra jamais prédire le temps qu’il fera dans un mois etc…

Bien sûr, cela ne prouve pas et ne prouvera jamais l’existence de Dieu. Mais cela détruit de manière définitive la « complétude explicative » de notre réalité sur laquelle le scientisme se basait pour exclure l’existence de Dieu.

De même que les scientistes des XIXème et XXème siècles ont développé de façon plus ou moins formelle une discipline « Science et matérialisme » destinée à étudier dans le progrès des connaissances les signes d’un rapprochement entre les conceptions scientifiques et les bases du matérialisme, de même aujourd’hui est-il légitime de développer une discipline qu’on peut appeler « Science et quête de Sens » (plutôt que Science et religion, car c’est un domaine plus vaste que celui limitée aux seules religions : il intègre aussi tous les spiritualistes qui n’adhèrent pas à une religion particulière) consistant à étudier les rapprochements existant entre les évolutions actuelles des sciences et les conceptions des croyants et des spiritualistes des différentes traditions.

Certes, un tel domaine n’est qu’un « sous-produit » de ce qui constitue le fait central de l’évolution à laquelle nous assistons : l’émergence dans tous les grands domaines scientifiques d’un nouveau paradigme qui prend à contre-pied des concepts que l’on croyait solidement établis depuis 200 ans, voire 2500 ans. Mais ce n’est pas pour cela qu’il serait peu important.

En effet, l’étude des liens entre « Science » et « Quête de Sens » nous permet de relever le défi lancé par Albert Camus, Jacques Monod et tant d’autres matérialistes : trouver des raisons non illusoires de penser que nous ne sommes pas perdus dans un univers qui nous est étranger parce que nous avons des sentiments, des projets, une conscience, alors que derrière cet univers il n’y a ni sentiments, ni projet, ni conscience. Trouver non pas des preuves, mais des indices pouvant conduire à un réenchantement du monde permettant d’échapper au cauchemar du « désespoir wilsonien » qui nous est promis pour la fin de ce siècle.

Non, il n’est pas absurde de penser que l’univers a été créé pour que s’y déroule un vaste projet. Oui, il est possible que l’émergence d’une conscience capable d’appréhender l’Univers, d’apprécier sa beauté et de rechercher son sens ait été attendue depuis le Big Bang. Oui on peut penser que les intuitions majeures que l’on retrouve derrière les grandes traditions humaines ne sont pas des illusions et que les grandes révélations véhiculées par certaines d’entre elles ne sont pas d’origine humaine.

Richard Dawkins insiste souvent sur le fait qu’on ne pouvait être un « athée intellectuellement comblé » qu’après la publication de « l’origine des espèces » par Darwin en 1859. Car auparavant il manquait une pièce au puzzle : une théorie expliquant par des causes purement naturelles l’origine des êtres vivants.

Grâce à l’extraordinaire retournement de situation que nous avons décrit, il est maintenant possible d’être un « croyant intellectuellement comblé ». Non, la foi en une religion n’est pas un concept absurde et pré-scientifique.

Dans les temps troubles et incertains que nous traversons actuellement, voilà pourrait-on dire une « bonne nouvelle » qui nous apporte une lueur d’espoir dont la propagation ne fait que commencer en ce début de 3ème millénaire.

(Texte publié sur Internet et relié aux auteurs cités dans les articles précédents du blog)
RD

Références sur le sujet :

(1) Bernard Pullman : « L’Atome », Fayard, 1985
(2) Jean Fourastié : « Ce que je crois », Paris, Grasset, 1970
(3) Jacques Monod : « Le Hasard et la Nécessité », Paris, Le Seuil, 1970
(4) Steven Weinberg : « Les trois premières minutes de l’Univers », Paris, Le Seuil, 1978
(5) Jean-Pierre Changeux : « L’Homme Neuronal », Paris, Odile Jacob, 1983
(6) E.O. Wilson : « Sociobiologie », Monaco, Le Rocher, 1987
(7) Jean Staune (sous la direction de) : « L’homme face à la science », Paris, Critérion, 1992
(8) Hao Wang : « Kurt Gödel », Paris, Armand Collin, 1990
(9) Andras Paldi : « Les gènes n’expliquent pas tout le vivant », Le Figaro du 16 juillet 2002, p. 25
(10) Ben Libet : « The Neurona time factor imperception volition and free will », Revue de métaphysique et de morale, 1995
(11) Sven Ortoli et Jean Pierre Pharabod : « Le cantique des Quantiques », Paris, La Découverte, 1984
(12) Bernard d’Espagnat : « Un atome de sagesse », Paris, 1982
(13) Basarab Niolescu : « Nous, la Particule et le Monde », Le Mail, 1985
(14) Freeman Dyson : « Les dérangeurs de l’Univers », Paris, Payot, 1986
(15) Trinh Xuan Thuan : « Le Chaos et l’Harmonie », Paris, Fayard, 1998
(16) Christian de Duve : « Poussière de Vie », Paris, Fayard, 1996
(17) Michael Denton : « L’Évolution a-t-elle un sens ? », Paris, Fayard, 1997
(18) Ilya Prigogine et Isabelle Stenghers : « La nouvelle alliance », Paris, Gallimard, 1979
(19) Roger Penrose : « Les ombres de l’esprit », Paris, InterEditions, 1995