vendredi 11 octobre 2013

La condition humaine : un long processus d’améliorations continues










Le point de vue du célèbre Yves Coppens, lors d’un discours devant l’Académie des Beaux-Arts, concernant  « les origines de l’Homme, le bouquet des ancêtres »[1], apporte une vision large et pragmatique du sort de l’humanité dans un avenir rapproché :
Que dit-il sur l’évolution humaine? : « Le développement culturel a évolué à l’ombre de l’évolution biologique, de façon insidieuse, et ce n’est qu’il y a 100 000 ans que les tendances se sont inversées : le développement culturel devient tel qu’il va dépasser le développement naturel et le laisser en plan. Lorsqu’une population se trouve agressée par un agent extérieur, au lieu de réagir biologiquement en prenant le temps, elle va réagir culturellement, de manière beaucoup plus rapide ; et à partir du moment où elle a trouvé la parade culturelle, elle n’a plus besoin d’évolution naturelle. »
Q. Dans notre société d’aujourd’hui, qu’est-ce qui vous paraît essentiel à dire ?
Sur la mondialisation : « Elle me plaît bien, cette manière dont la société humaine se développe, et comme sur le plan technologique le nombre de supports s’est élargi rapidement, et la communication à travers le monde est immédiate quel que soit l’endroit où l’on puisse se trouver. Cela permet aux gens de se parler ; je pense que se parler est essentiel, et que se sourire est important. C’est d’autant plus possible qu’on se transmet aujourd’hui des messages sous forme écrite mais aussi sous forme iconographique.

Pour Yves Coppens[1], la mondialisation est un prolongement logique et fascinant de l’évolution humaine : « Je trouve cette évolution intéressante, intelligente, et tout à fait dans le sens du génie de l’humanité, que j’apprécie et j’admire. Je suis très admiratif de l’humanité. »

Q. L’événement ou la tendance de ces dernières années qui vous laisse le plus d’espoir ?
« Cette facilité qu’ont les gens d’aller se rencontrer. » Yves Coppens dit avoir « grande confiance en l’humanité » et clame la nécessité de conserver la diversité culturelle, car langages, chants, poésies, gastronomies, « tout ce qui est superflu et en fait essentiel », constituent la richesse du patrimoine du monde.

N’est-ce pas une bonne indication de la voie à suivre pour les hommes qui, maintenant peuvent prolonger leur vie, en très grand nombre, vers des frontières d’âge rarement atteinte autrefois.

Ce LIEN culturel lié au vieillissement humain est une richesse à développer pour l’homme et la femme qui avancent en âge et ultimement, pour l’humanité toute entière. Rappelons que cet accroissement généralisé de la longévité partagée par la plupart des nations du globe est une première mondiale pour l’humanité.

Finalement, trouver un sens à l’existence humaine prolongée sur une grande échelle aboutit à une remise en question touchant l’homme et ses comportements traditionnels.

En somme, le processus lié à l’évolution de la condition humaine remonte loin dans le temps, au moment-même où l’homme a découvert sa stature d’homme, i.e. une espèce particulière différente des autres animaux existants, possédant un cerveau capable d’apprendre et de construire un savoir-faire qu’il cumule et de facto le transmet aux générations futures. En terme moderne, l’amélioration de la condition humaine, c’est un long processus d’améliorations continues qui touchent toutes les facettes de l’activité humaine.
RD

[1] Pilier de la paléontologie contemporaine française, Yves Coppens, à l’Académie des sciences depuis 1985, reste aux yeux du grand public comme le codécouvreur, en 1974, de la fameuse Lucy, ce fossile éthiopien qui a révolutionné notre perception des origines de l’homme.




[1] Émission Canal Académie, France.

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