Y-a-t-il
une période de la vie humaine qui prédispose à cette réflexion fondamentale sur
la condition humaine ? Pour la plupart d’entre nous, l’âge de la retraite est
probablement le moment clé où il nous importe tout particulièrement de trouver
des réponses à ce dilemme existentiel.
Surtout qu’avec l’accroissement de la
longévité et l’amélioration des conditions de vie, nous sommes de plus en plus
nombreux à prendre ce recul et à vouloir en savoir plus sur notre destinée
humaine. Cette période de la vie pourrait alors être féconde pour un apprentissage
individuel et collectif de la sagesse basée sur cette réflexion.
Il
n’en demeure pas moins que, actuellement, encore peu d’entre nous en font une
priorité et s’investissent dans ce grand questionnement en vue de l’approfondir
d’une manière authentiquement neuve. Mais pour les élu(e)s ou ceux (celles) qui
s’en font un sujet de préoccupations, cela pourrait donner un sens à l’aboutissement
d’une existence remplie d’expériences autant positives que négatives, aux
angoisses existentielles face aux échéances d’une fin de vie inévitable,…
Après
les bonds fulgurants réalisés lors du SIÈCLE DES LUMIÈRES et les nouveaux diktats
de la SCIENCE au XIXe, XXe et XXIe siècle, l’Homme a commencé à se libérer du
joug des croyances religieuses et à recouvrer l’usage au quotidien de sa RAISON
fondée sur le libre arbitre et la CONNAISSANCE, reléguant aux oubliettes, étape
par étape, certaines fausses certitudes basées sur la Bible, l’Évangile ou le
Coran. Désormais, un nombre grandissant d’entre eux peuvent se consacrer à la
découverte de leur monde terrestre, et par ricochet, de tout l’univers accessible
à leurs sens et à leur intelligence. La position hiérarchique de l’homme dans
l’échelle de la vie et son devenir en tant qu’espèce vivante, remettent en
question, par exemple, la croyance de l’Homme créé à l’image de DIEU.
Malheureusement,
cette façon de voir les choses est loin d’être universelle et demeure l’apanage d’une petite élite d’hommes et de
femmes dispersés de par le monde. Les grandes questions existentielles ne font
pas partie des préoccupations de milliards d’êtres humains absorbés par la
lutte de la survie au quotidien, subjugués encore et toujours par les multiples
croyances religieuses, par le manque d’éducation, par les privations, les
maladies, la pauvreté,… En somme, par une condition humaine déplorable!
Pour
ceux d’entre nous qui avons rompu avec l’âge mythologique des DIEUX et de la
Foi aveugle aux LIVRES RÉVÉLÉES, la RAISON HUMAINE devient alors le grand et unique
instrument à notre disposition pour élucider les mystères de la vie humaine et du
monde dans lequel nous évoluons. D’ailleurs,
affirmer ne pas connaître qui est DIEU n’est pas une forme d’athéisme, mais une
reconnaissance de nos limites en tant qu’humains, face à un univers qui nous semble
sans fin et sans frontière.
C’est
à ce niveau que se conjuguent les objectifs fondamentaux poursuivis dans cet essai. Il y a aussi là l’expression d’un besoin
personnel et pressant, du point de vue de l’auteur, un Senior avant tout,
d’explorer sous de nouveaux angles des sujets d’intérêt commun, parfois fort
controversés touchant l’existence et la
condition humaine.
Enfin,
nous considérons cet exercice d’écriture comme un enrichissement personnel,
auquel vient s’ajouter le plaisir de la découverte. L’objectif final de cet
essai est de réunir des visions convergentes de notre condition d’humains, à la
recherche de nouvelles RÉALITÉS ou PERCEPTIONS, de manière à en faire profiter nos contemporains du XXIe siècle.
En somme, notre approche
rejoint en quelque sorte celle de Jacques Levine qui veut sensibiliser
les jeunes à tout ce qui a trait à la condition humaine par une approche qui se
veut largement philosophique : « Ce qui distingue les Ateliers AGSAS,
c’est son dispositif qui permet à l’enfant d’être centré, en voie directe, sur
la Condition Humaine, de l’explorer de façon naturelle, et de réfléchir sur la
valeur de la vie que suscite cette exploration. « L’atelier de Philosophie » peut être comparé à un voyage au pays
des idées, un voyage d’enquêtes sur la nature humaine et sur le fonctionnement
des relations humaines. Ce voyage commence par un travail d’exploration et de
découvertes, qui ajoute, aux constats qui s’accumulent, une interrogation sur
la valeur de ce qui se joue dans l’humanité. »[1]
RD
[1] « L’enfant philosophe, avenir de l’humanité ?
», livre écrit par Jacques Lévine avec la collaboration de Geneviève Chambard
et Michèle Sillam, Éditions ESF, 2008.
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