Les penseurs de tous les temps ont
cherché à résoudre les diverses énigmes concernant la condition humaine. La
liste d’exemples ci-dessous démontre toute la pertinence et l’étendue de ces
réflexions.
Anaximandre de
Milet (610-547 av. J. C.) fait de
l'indéterminé infini le principe de toute chose. Les formes viennent limiter
cet infini indéterminé; c'est ainsi que l'être fini porte en lui la rançon de
son existence : il est condamné à la mort.
Héraclite
d'Éphèse (en
Ionie) 540-480 av. J. C., disait que " lorsque meurt l'homme, il allume
pour soi une lumière dans la nuit." Et encore : " il faut que l'homme
espère, sinon il ne rencontrera jamais l'inespéré qui se trouve dans
l'inexplorable et l'impossible… car des choses attendent les hommes après la
mort, disait-il, qu'ils n'attendent pas, ni même n'imaginent."
Empédocle
d'Agrigente , (Ve
s. av. J. C.) soutenait que deux forces animent l'être, l'amour qui unit et la
haine qui sépare… pensées reprises sous d'autres formes par des penseurs du
XIXe comme Schopenhauer, Nietzsche et Freud .
Ces
paramètres de la condition humaine sont encore aujourd'hui, pour tout être
humain, un motif et une source inépuisable de réflexion : ils exercent sur lui
une fascination telle que l'homme ne peut pas ne pas devenir effectivement un
animal métaphysicien.
C'est
d'ailleurs selon Bochenski, (La Philosophie Contemporaine en
Europe, p.132 - ss, éd. Petite Bibliothèque Payot) "… le caractère commun
fondamental des diverses philosophies de l'existence de notre époque." Il
s'agit de philosophies qui s'élaborent à partir d'une expérience vécue appelée
"existentielle". Chez Jasper, elle consiste dans une perception de la fragilité de l'être,
chez Heidegger dans l'expérience de la marche à la
mort, chez Sartre dans celle de la nausée."
"
La vie d'un homme n'est qu'une lutte pour l'existence avec la certitude d'être
vaincu " Pensées et Fragments, trad. J. Bourdeau (Alcan), Schopenhauer
"
La vie est une ombre qui marche, un pauvre acteur qui se pavane et se trémousse
une heure en scène, puis qu'on cesse d'entendre." Macbeth, William Shakespeare
"
Voulez-vous que je vous dise pourquoi vous n'avez pas peur de la mort? Chacun
de vous pense qu'elle tombera sur le voisin. " Goetz dans Le diable et le Bon Dieu, (Gallimard), Sartre)
"
La faculté de penser ne se délègue pas. " Alain
"
Apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble
comme des idiots. " Martin
Luther King
RD
n'est-ce donc pas cette tentative de résoudre à leur manière l'énigme de la condition humaine que beaucoup d'ethnies africaines refusent que ce soit le créateur qui tue lui même les hommes- d'où d'ailleurs leur manie à interroger le mort sur les causes ou les auteurs de sa mort avant ou après son enterrement?
RépondreSupprimer"Le créateur qui tuerait lui-même les hommes"? Mais les Ethnies africaines n'auront pas à rougir de ne pas s'inscrire dans une croyance du dieu "tueur des hommes".
SupprimerLe spectaculaire organisé autour de les morts en Afrique répond à diverses motivations socio-anthropologique.
Rien avoir avec une forme de NÉGATION DE LA MORT comme réalité constitutive de la "condition humaine". Ces rituels obéissent à des enjeux sociétaux plus complexes que les simples accusations formulées à l'encontre de ces "mangeurs d’âmes".