Dans
vingt-cinq ans, la planète abritera huit milliards d'êtres humains. "Thema
futur" analyse l'explosion démographique en cours[1].
Elle va bouleverser la carte d'un monde où les migrants du Sud pourraient être essentiels
à la survie d'une Europe vieillissante.
6,5
milliards d'hommes sur Terre aujourd'hui, 8 milliards en 2030 ; une Europe en
panne de natalité qui vieillit dangereusement ; une Afrique jeune et en pleine
croissance démographique ; un pôle formé de la Chine et de l'Inde
("Chindia") qui s'imposera demain comme le nouveau moteur économique
de la planète... La population mondiale est en pleine révolution. Un séisme qui
va redessiner les cartes et transformer nos modes de vie. Chance ou menace ?
Sur
le Vieux Continent, les pyramides des âges s'inversent inexorablement.
L'Allemagne risque de perdre, en un quart de siècle, 4 à 7 millions d'habitants
sur les 82 qu'elle compte aujourd'hui. Si elle se poursuit, cette évolution
menace à la fois les systèmes de protection sociale et les équilibres
économiques des pays concernés. En France, où le taux de natalité est, avec
l'Irlande, le plus fort d'Europe, le nombre d'inactifs dépassera celui des
actifs en 2050. Qui va payer ? Quelles doivent être les priorités ? Des
questions taboues qui risquent d'attiser les tensions sociales et les conflits
entre générations.
L'Union
européenne se barricade contre l'immigration, parfois au mépris de ses
principes démocratiques, mais elle sera vraisemblablement amenée à se tourner
vers les pays du Sud pour rajeunir sa population. Déjà, à contre-courant des
discours ambiants, s'esquisse un droit de migrer : libre circulation des
capitaux aujourd'hui, des personnes demain ? D'autant que les migrations liées
au réchauffement climatique, aux catastrophes naturelles et aux pénuries d'eau
pourraient accélérer le mouvement. Elles pourraient aussi générer de nouvelles
identités, comme c'est déjà le cas aux États-Unis, laboratoire de la
cohabitation entre les cultures.
Comment
la planète supportera-t-elle cette pression démographique ? Seule une gestion
concertée des ressources - et surtout de l'eau - permettra d'y faire face. Mais
la prise de conscience écologique tarde, malgré les mises en garde répétées des
scientifiques.
"Peut-être dans 50 ans, dans 100 ans, l’humanité aura compris et vivra très bien, sera devenue une planète verte. Peut-être aurons-nous le sort de l’Ile de Pâques, avec une détérioration totale... On n’en sait rien. La chose à faire, c’est de dire : nous sommes déterminés à faire ce qu’il faut faire… quoi qu’il arrive et sachant que ça peut mal tourner, mais sachant que ça peut aussi bien tourner." (Hubert Reeves)
Entre 2030 et 2050, pour la première fois de son histoire, l’humanité pourrait cesser de croître et se stabiliser à 8 ou 9 milliards d’individus. La Terre affichera alors complet. Comment 8 milliards d’êtres humains - soit presque 8 fois plus qu’au début du 20ème siècle - vont-ils réussir à cohabiter sur cette Terre ? Quels changements économiques, écologiques, politiques cela impliquera-t-il ? Les réponses en chiffres sont inquiétantes, voir terrifiantes: 5 milliards d’individus souffriront de maladies engendrées par la pollution de l’eau, 1 être humain sur 2 vivra en deçà du seuil de pauvreté, 30 à 50 % des espèces animales et végétales auront disparues. Un peu partout autour de la planète, scientifiques, universitaires, philosophes tirent la sonnette d’alarme.
RD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire