Faut-il s'inquiéter de tant d'hommes
et de femmes sur la terre? Y aura-t-il plus de vieillards que de jeunes?
Finalement, Malthus aura-t-il le dernier mot ? Voici un premier texte qui nous
révèle les grandes lignes de ce que sera la progression de la population
mondiale jusqu'en 2050.
Selon des estimations de l'ONU publiées en mars 2009, la
population mondiale[1] devrait dépasser les
neuf milliards d'individus en 2050, contre 6,8 milliards en 2010 et 7 milliards
début 2012.
La
plupart des nouveaux habitants de la planète vivront dans les pays en
développement, dont la population passera de 5,6 milliards d'individus cette
année à 7,9 milliards en 2050. L'augmentation se répartira entre la tranche
d'âge de 15 à 59 ans (1,2 milliard supplémentaire) et les plus de 60 ans (1,1
milliard).
Selon
ces estimations révisant les projections officielles de l'ONU de 2008 sur la
population mondiale, les pays les plus développés ne devraient voir leur
population augmenter que légèrement, passant de 1,23 à 1,28 milliard
d'habitants au cours de la même période. La population des pays développés
aurait même tendance à diminuer, passant à 1,15 milliard d'individus, sans le
solde migratoire positif en provenance des pays en développement, qui devrait
s'établir aux alentours de 2,4 millions de personnes chaque année entre 2009 et
2050. De 2005 à 2010, le solde migratoire contribuera deux fois plus que l'accroissement
naturel à l'augmentation de la population dans huit pays ou régions: la
Belgique, Macao, la République tchèque, le Luxembourg, le Qatar, Singapour, la
Slovénie et l'Espagne.
Pour
la période 2010-2050, les principaux pays connaissant un solde migratoire
positif devraient être les États-Unis (+1,1 million par an), le Canada
(+214.000), la Grande-Bretagne (+174.000), l'Espagne (+170.000), l'Italie
(+159.000), l'Allemagne (+110.000), l'Australie et la France (+100.000
chacune). Les pays connaissant un solde migratoire négatif devraient être le
Mexique (-334.000 par an), la Chine (-309.000), l'Inde (-253.000), les
Philippines (-175.000) et le Pakistan (-161.000). La population des 49 pays les
moins développés devrait doubler, passant de 840 millions de personnes cette
année à 1,7 milliard en 2050.
La
croissance démographique des autres pays en développement, bien que robuste,
devrait être moins rapide, passant de 4,8 à 6,2 milliards d'individus. Le
scénario le plus probable prévoit une baisse de la fécondité, qui passera de
2,56 enfants par femme pour la période 2005-2010 à 2,02 enfants par femme pour
la période 2045-2050. Ces données, fournies par le département des affaires
économiques et sociales de l'ONU, montrent aussi que la baisse de la fécondité
se traduira par un vieillissement de la population.
Dans
les pays les plus développés, 22 % de la population a déjà 60 ans ou plus et
cette proportion pourrait passer à 33 % en 2050, le nombre de personnes âgées
représentant alors le double de celui des enfants. Aujourd'hui, 9 % seulement
de la population des pays en développement a 60 ans ou plus, mais cette
proportion devrait passer à 20 % en 2050. Cette étude intègre les données les
plus récentes provenant de recensements nationaux et de plusieurs études de la
population menées à travers le monde.
RD
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